Alors que l’acte 2 du confinement laisse les organismes de formation continuer leur activité, la situation est hétérogène mais pour beaucoup de consultants formateurs indépendants, « on n’est pas loin du marasme », selon Martine Guérin, présidente du Sycfi.
Le syndicat a obtenu, en se mobilisant aux côtés de trente organisations, d’intégrer les formateurs indépendants au fonds de solidarité, mais il déplore le silence du ministère du Travail.
« Le Sycfi représente tous les consultants formateurs indépendants de France, et 75% des formateurs sont des indépendants, énumère Martine Guérin, or aucune réponse n’est apportée aux questions que nous posons : le télétravail étant obligatoire dès lors que l’activité peut être digitalisée, cela signifie-t-il que des formations prévues en présentiel doivent être digitalisées ? Que faisons-nous si le client impose malgré tout le présentiel ? Quelle est la limite de la responsabilité du formateur ? ». Alors que les relations avec l’ancienne équipe du ministre étaient directes, le Sycfi déplore un manque de considération, paradoxal quand la formation est appelée à jouer un rôle crucial dans les transformations à venir.
Disparition de certains métiers
« Transition numérique, écologique, économie circulaire… des métiers vont disparaître, d’autres apparaître et il va y avoir besoin de formation donc de formateurs. Or, personne ne pense à nous. C’est comme si on était une espèce de socle inamovible, toujours prêts… Mais il va falloir nous aider ! », alerte la présidente. Sans pouvoir donner de chiffre, elle affirme que l’impact de la crise sanitaire a été terrible pour les consultants formateurs indépendants : certains ont abandonné la profession, d’autres se posent la question… Par ailleurs, les honoraires des cours en distanciel sont moindres : « une journée en présentiel, c’est 3 ou 4 fois plus qu’une séance en digital ! ». Le Sycfi pourrait adresser un courrier à la ministre du Travail dans les prochains jours.
Agir
Le syndicat a mis en place une série de webinaires autour des compétences, « Profession CFI. Un réseau pour booster les territoires », afin de faire entendre la voix des formateurs indépendants. Le Sycfi est partenaire de la Région Normandie dans le cadre du plan de développement régional de l’emploi et des compétences, et chargé de réfléchir aux dispositifs à mettre en œuvre pour faire évoluer les compétences. « Nous réfléchissons sur les transformations des compétences et des métiers, nous sommes déjà dans l’après », constate Martine Guérin. Il y a quand même une réalité qui s’impose : si on veut développer la formation, ça passe par nous ! ».
Le syndicat, engagé dans l’accompagnement de ses membres vers la digitalisation et la transformation de posture du formateur, fournit sur son site Internet de nombreux services gratuits : modèles de documents, guides (administratif, commercial, finance, juridique…), plateforme d’écoute et d’échange EcoutePro, appui juridique, accessible par e-mail, assurance professionnelle à tarif négocié.
Il a connu un afflux d’adhésion en avril-mail au cœur de la première vague du Covid et recense près de 3 400 CFI dans sa base de données, pour 500 adhérents.